Départ à Valence

Partir en stage à l’étranger est un choix que l’on peut faire à la légère, mais qui a de nombreuses implications une fois que l’on s’y est engagé. Dès que nous avons su, mes deux colocataires et moi-même, que nous avions été acceptés à l’Université Polytechnique de Valence, nous avons commencé toute la logistique inhérente à ce départ. Il fallait principalement trouver un appartement disponible durant les trois mois, puis acheter les billets d’avions. Le plus tôt était en effet le mieux, afin d’avoir les prix les plus bas possible. Nous avons dès lors cherché sur Internet, envoyant des propositions de location à tous les appartements disponibles pouvant accueillir trois personnes. Nous avons reçu quelques réponses éparses, nous indiquant que l’appartement proposé était déjà loué ou réservé à des locations d’un an minimum. Bien que nul ne nous l’avait dit, nous nous doutions que le fait que nous soyons trois étudiants sans revenus fixes ne facilitait pas notre cause. Finalement, nous avons reçu une réponse positive, une seule parmi les nombreux mails envoyés. Premier coup de chance, l’appartement était situé non loin de notre lieu de stage. Second coup de chance, son propriétaire était suisse, et nous avons donc pu converser facilement avec lui afin d’avoir de plus amples informations. Après quelques discussions, nous avons porté notre dévolu sur son appartement. Les quelques photos dépeignaient un lieu plutôt vaste et qui semblait agréable à vivre. Nous aurions même Internet dès notre arrivée selon son propriétaire.

Dès que nous reçûmes la confirmation pour l’appartement, nous achetâmes les billets d’avions. Quelques semaines plus tard, nous voilà arrivé à Valencia. L’aéroport étant très éloigné de l’appartement, nous avons commencé à chercher un moyen pour nous y rendre. Après avoir réfléchi à prendre le taxi ou de nombreux bus, nous nous sommes rendu compte qu’il y avait une ligne de métro qui partait de l’aéroport. Une fois de plus, la chance était avec nous, car il se trouvait qu’une des stations de ce métro se situait à moins de cinq minutes de l’appartement. Une fois arrivé devant, nous avons attendu le frère du propriétaire afin qu’il nous fasse monter, nous présente les lieux et finalement nous donne les clefs. Il ne parlait absolument que l’espagnol, et c’est à trois que nous nous mîmes à tenter de nous faire comprendre, et de le comprendre. C’est alors que nous avons eu la première déception.

Je ne disposais pas d’un forfait téléphone qui me permettait d’envoyer des sms à l’étranger, ni d’avoir des données mobiles. J’aurais du vérifier cela avant de partir, et vous conseille vivement de le faire si vous envisagez un stage à l’étranger. Alors qu’il s’apprêtait à quitter l’appartement après nous avoir tout expliqué, nous lui avons demandé où était la box Internet, afin de pouvoir ainsi contacter notre famille et nos amis et leur donner des nouvelles. Ses paroles sonnèrent comme un glas à nos oreilles « No Internet ». Nous nous sommes senti floué, car on nous avait garanti un accès Internet.

Mais l’appartement en lui même compensait cela. Il était grand, bien lumineux, avec une cuisine toute équipée, un lave linge, un lave vaisselle, une télévision. Les chambres étaient grandes, certaines faisant la taille d’un appartement étudiant. Nous disposions de deux salles de bain, même s’il nous est vite apparu que l’une des deux était inutilisable. La chasse d’eau était cassée, la douche bouchée et de l’évier émanait une odeur de pourriture dès que nous activions l’eau. La seconde salle de bain était bien mieux, et devint rapidement la seule utilisée. Finalement, ce qui était le plus grand point fort de ce domicile, était sa proximité avec notre lieu de stage. Nous avons fait un repérage le lendemain afin de savoir où était l’Université Polytechnique de Valencia, et il se trouva qu’elle était à une quinzaine de minutes à peine.

Nous avons commencé le stage le lundi, du moins si l’on peut appeler « commencer le stage » ce premier jour. Après avoir rencontré le directeur des relations internationales, ce dernier nous a présenté à notre responsable de stage. Il nous a fait évaluer nos connaissances afin de nous répartir le mieux possible entre les deux missions de stage différentes. Puis une fois cela fait, il nous a renvoyé chez nous. Il fallait nous créer des identifiants upv afin de pouvoir accéder aux postes informatiques, et cela prendrait au moins une journée. Moins de trois heures après avoir commencé notre journée de stage, nous étions de retour à l’appartement, plutôt satisfaits de cette première journée. Nos horaires de travail étaient encore plus convenables. 8h30-14h du lundi au vendredi, avec une pause de 30 minutes pour prendre une collation aux environs de 11h. Ce qui faisait de chaque après midi un instant libre.

La seule chose qu’il nous manquait pour être pleinement installé était Internet. Cela fut la chose la plus dure, car non seulement la plupart des forfaits nécessitaient un abonnement d’un an minimum, mais aussi car détenir un compte espagnol était indispensable. Bien évidemment, le service téléphonique des fournisseurs d’accès était entièrement en espagnol, ce qui ne nous facilita pas la tâche lorsque nous tentâmes d’obtenir de plus amples informations. Nous avons demandé à un de nos collègues de bureau d’appeler pour nous, ce qui nous a permis d’obtenir toutes les informations dont nous avions besoin. Après avoir discuté avec le propriétaire de l’appartement, nous avons convenu de lui payer un loyer légèrement plus cher afin de mettre le forfait internet sur son compte espagnol.

Et nous voilà parfaitement installés, prêts à travailler pour les trois mois de stage et à profiter du merveilleux temps espagnol (il fait froid lorsque l’on n’a que 14°C). Nous avons pris le « rythme espagnol », plus adapté à nos horaires de travail. Les repas sont ainsi décalés d’environ 2h par rapport aux horaires habituels en France. Avec la plage à 20 minutes de marche, le supermarché à 5 minutes et le lieu de stage à 15 minutes, nous sommes parés à faire face aux mois qui restent.