Cette semaine était chargée en jours fériés, avec la fête de Bouddha et l’anniversaire du roi, nous en avons profité pour allonger notre week-end au maximum. C’était l’occasion parfaite pour se rendre à Siem Reap et visiter Angkor !
Nous sommes partis de Phnom Penh le jeudi à 10 h 30 en bus pour rejoindre Siem Reap. Le bus est le meilleur moyen de relier ces deux villes, il est confortable, le prix est raisonnable et le trajet ne dure « que » 6 heures 30.
Après notre installation au Mad Monkey Hostel de Siem Reap, nous avons passé une première soirée calme en vue de passer une bonne nuit, en effet nous avions prévu de nous attaquer dès le lendemain matin à l’incontournable visite du temple d’Angkor Wat. Dès la sortie du bus, les tuk-tuk ont commencé à se battre pour nous transporter jusqu’à l’hôtel, mettant nos nouveaux talents de féroces négociateurs à profit, nous nous sommes arrangés pour garder celui qui nous a ramené à l’hôtel pour les visites du lendemain. Numéros de téléphone échangés, rendez-vous pris devant l’hôtel. Tout s’est passé comme sur des roulettes.
C’est donc après un réveil difficile à 4h que nous avons pris la route des temples, pour pouvoir assister au lever du soleil dans les meilleures conditions. Après un détour à l’office des pass de visite et un sévère plombage de nos budgets (le pass 3 jours coûte 62$), nous sommes arrivés sur le site. Et là, s’offrait devant nous un spectacle édifiant, des images à jamais gravées dans nos petites têtes. Nous avons commencé très fort en commençant la visite par le temple le plus imposant, le plus spectaculaire, le plus grand symbole du Cambodge, l’héritage ultime de l’empire Khmer. Le spectacle était magistral, nous nous sommes perdus dans les multiples détails de l’architecture, le choc du colossal temple et de ses minuscule détails est percutant.
Nous avons poursuivi la visite par le « petit circuit » avec notre fidèle tuk-tuk, composé des temples les plus imposants et les mieux rénovés. Nous avons donc visité Bayon et Baphuon, Ta Prohm, et nous avons esquivé Ta , alors en travaux, pour Ta Nei, un petit temple peu rénové, caché au coeur de la jungle, au bout d’un chemin interminable à peine carrossable. Une très bonne surprise, aucun touriste, une atmosphère calme et une vision directe des dégâts du temps sur cet édifice, ne faisant plus qu’un avec la nature et les racines des arbres géants, aux allures d’un petit « Ta Prohm », au charme d’autant plus grand.
Les autres jours, nous avons décidé de sortir des sentiers battus pour découvrir le parc d’Angkor et ses environs de manière plus authentiques et en totale liberté, la meilleure alternative au tuk-tuk a été le scooter. A tous ceux qui m’ont prévenu du DANGER des scooters, ces engins de mort sur lesquels la vie ne tient plus qu’à un fil, sachez que ce choix s’imposait à nous, il est plus difficile de visiter Angkor dans les meilleures conditions avec un tuk-tuk, aussi bon soit-il. Nous avons aussi pensé au vélo, mais les distances peuvent être très longues et la chaleur a vite découragé quelques uns d’entre-nous.
Les jours suivants ont donc été marqués par de très nombreuses visites, de plus en plus atypiques et cachées dans les méandres de la jungle cambodgienne.
Le dernier jour, nous avons visité Bante Srei, un temple particulier, qui ce distingue des autres par son architecture particulière, excentré d’une trentaine de kilomètre du site d’Angkor, il est beaucoup mieux entretenu que les autres, et un exposition nous présente l’histoire du site, de sa construction à sa rénovation, en passant par sa découverte par les explorateurs français.
L’après midi, nous avons pris notre courage à deux mains, préparé nos pied et nous sommes partis pour l’ascension de Phnom Kulen. Après un bon amok au pied du mont, nous avons débuté une marche d’une trentaine de minutes, prenant des airs de parcours du combattant et de rampe d’escalade par endroit. L’effort était intense, mais en valait la peine, plongés au coeur de la jungle pour ce trek, nous nous sommes familiarisés avec la flore et la faune locale. Nous avons notamment croisé des groupes de papillons aux couleurs intenses, des ananas sauvages, des scolopendres, … Une fois au sommet, nous avons découvert un petit ruisseau, dans lequel un petit bain de pied réparateur nous a fait le plus grand bien.
Les routes des environs de Siem Reap sont plutôt bien entretenues et le trafic est moins dense qu’à Phnom Penh, ce qui rend les trajets plutôt agréables. Un des plus grands avantages de l’abandon de notre fidèle tuk-tuk fut de nous permettre de nous arrêter quand bon nous semblait, à chaque beau paysage, pour aller à la rencontre des pêcheurs locaux, faire une pause hydratation, etc.
Le dernier jour de ce week-end riche en émotion et en découverte, nous sommes partis visiter le village flottant du Tonlé Sap. Situé au bord du lac du même nom, ce village est immergé sous 2 mètres d’eau pendant la saison des pluies. C’est à dire dans quelques semaines, nous n’avons pas eu la chance de voir le village immergé, mais cela à facilité le contact avec les habitants.
Les sols proches des maisons sont couverts de bâches sur lesquelles sèchent des petits poissons et des crevettes, un en-cas parfait après la route un peu longue sur des chemins de terre et de sable.
Les enfants du village sont spontanément venus à notre rencontre, exercer leur anglais et jouer un peu avec nous. Nous avons fait la rencontre d’un jeune pêcheur, qui nous a proposé, contre quelques billets, de nous faire faire un tour sur le lac avec son bateau, une petite pirogue.
Une fois sur le lac, il nous a montré les pièges posés par les pêcheurs, les nases servants à élever des poissons, et les constructions présentes, dont deux restaurants. Il nous a déposé sur l’un d’eux, l’occasion de prendre un verre dans un cadre tout à fait éblouissant.
Cependant cette petite escapade a tourné court, avec le début d’un orage …
Ce week-end restera sans doute le point culminant de ce voyage, ces images resteront sans aucun doute gravées dans nos mémoires pour toute notre vie.
Se rendre au Cambodge sans visiter Angkor, c’est comme aller en Belgique sans boire de bière, visiter Paris sans voir la Tour Eiffel ou en Bretagne sans manger de crêpe !
C’est tout simplement impensable.
Siem Reap est une ville très touristique, très animée la nuit et pleine de très bons restaurants, nous vous recommandons notamment :
- Khmer Kitchen : situé pas trop loin du Mad Monkey, vous y dégusterez le meilleur amok de votre vie, un curry délicieux, ou toute autre spécialité khmère très gouteuse, le tout à un prix toujours raisonnable.
- Georges Rhumerie : un restaurant tenu par un Réunionnais super sympa, très passionné et plein de bons conseils. Les cocktails, réalisés avec le rhum distillé sur place, sont délicieux, tout comme la cuisine.
- Bugs Cafe : encore un restaurant tenu par un Français très sympa, celui-ci décline les insectes à toutes les sauces. De la soupe de serpent et de la tarentule grillée, en passant par la salade de vers à soie ou les muffins de fourmis, tout est délicieux et on se surprend à aimer ces nouvelles saveurs, tant elles sont mises en valeur et bien accompagnées. On vous recommande de vous laisser tenter par un digestif à base de scorpions macérés dans l’alcool de riz, idéal pour vous remettre de vos émotions gustatives !
- Missing Socks Laundry Cafe : idéal pour faire sa lessive en prenant un petit-déj de champion (de superbes gaufres à savourer autour d’un bon café) !
La vie nocturne à Siem Reap est très animée, et passer à Pub Street après un bon repas devient vite systématique. Parmi les bars les plus sympas nous avons retenu le X Bar, avec une musique de bon goût, des baby-foot et des billards en libres accès, les traditionnelles bières à $1, et un personnel sympa. Nous avons fait de belles rencontres là-bas, et c’est un des endroits où se mélangent cordialement les locaux et les touristes. Ainsi nous avons partagé un billard avec des suisses, un baby avec des khmers de Battambang, et des bières avec des bretons !
Si vous passez à Siem Reap, un autre passage obligé reste les marchés, principalement l’Old Market et le Night Market. L’ambiance y est plus détendue qu’à Phnom Penh, et les prix plus flexibles (négocier fait parti du jeu). Vous y trouverez tout ce qu’il vous faut : fruits, légumes, nourriture sur le pouce, t-shirts de très bon goût et contrefaçons douteuses, krama épices et encore plus, à ne plus savoir où donner de la tête.
Si vous vous sentez aventurier, tentez le « fish massage ». On doute encore sur la prétendue efficacité thérapeutique, mais c’est sympa, ça chatouille.
Thibault.
Et un grand merci à Simon pour ses photos de qualité !!!