Ce week-end nous sommes partis pour une nouvelle expédition, cette fois-ci vers la province de Kampot, et principalement les villes de Kampot et Kep. Située près de la frontière vietnamienne, c’est une région chargée d’histoire, très marquée par le protectorat français et le régime khmer rouge.
Notre voyage débuta vendredi soir, nous avons passé notre soirée à Phnom Penh pour prendre le bus tôt le lendemain matin. Pendant cette soirée, nous avons rencontré Max, un jeune français en vacances à Phnom Penh, et Jean-Pierre et ses amis, des québécois de passage au Cambodge. Si bien accompagnés, il nous a été très difficile de suivre nos plans initiaux, à savoir, après un bon repas, faire un petit tour en ville et vite aller se coucher pour être en forme le lendemain. La soirée s’est quelque peu éternisée devant quelques verres en faisant connaissance, puis pendant une petite virée nocturne dans un club proche de l’hôtel. Au passage, nous vous recommandons le Club Love, un endroit idéal pour passer une bonne soirée avec des amis.
C’est donc après un réveil plus compliqué que prévu que nous prîmes la route de Kampot. Le trajet annoncé était de 3 heures et cette estimation s’est avérée plutôt fiable, du moins pour le trajet aller …
Une fois arrivés nous nous sommes installés à l’hôtel, et au moment d’en sortir pour aller trouver quelque chose à manger, notre pire ennemi du week-end est arrivé, la pluie. Nous avons quand même pris notre courage à deux mains, guidés par les cris désespérés de nos estomacs affamés, pour trouver un petit restaurant où nous sustenter. Et nous voilà arrivés au Thai Fire, petit restaurant qui ne paye pas de mine, mais où le repas qui nous a été servi restera parmi les meilleurs de notre voyage. Nous regrettons de ne pas y être retourné par la suite, par manque de temps.
Avec nos ventres pleins, nous sommes ensuite partis à la découverte de la ville. Kampot se démarque vraiment par son architecture coloniale et surtout par son atmosphère calme et reposante. Une petite balade sur le bord du Preaek Tuek Chhu nous a permis d’observer les villages de pêcheurs situés sur la rive face au centre ville et les bateaux partis pour la pêche.
Après cette balade digestive, nous avons enfourché nos scooters et sommes partis à la découverte d’une grotte située vers le parc national du Bokor. La route a été assez difficile sur les chemins de terre entre la nationale 33 (reliant Kep à Kampot) et la grotte. Ces chemins n’ont pas épargné nos fidèles destriers, un pneu n’a pas résisté et nous voilà au milieu des champs à demander ou nous pouvons faire réparer notre pneu troué, et c’est finalement un jeune (qui nous servira de guide par la suite) qui nous aiguillera vers le mecano le plus proche.
Située à fleur de montagne, après un escalier de 203 marches (précisément), la grotte abrite un petit temple hindou, et on s’amuse à voir des formes dans les roches chargées de stalagmites. La seconde partie de la visite se révèle par contre plus périlleuse, et j’ai laissé Florent, visiblement plus confiant, y aller avec le guide.
Une fois tout le monde sorti de ce trou, et notre pneu rustiné, nous avons regagné Kampot avec la nuit. La soirée à Kampot est assez peu animée, contrairement à toutes nos précédentes destinations. La nuit les rues sont silencieuses, et désertes. Cela s’est révélé être une occasion rêvée pour récupérer de la fatigue accumulée la veille, et repartir de plus belle le lendemain.
Le dimanche, nous avons pris la route pour Kep. Cette ville côtière, initialement nommée « Kep sur Mer », s’est développée des années 1900 à 1960, c’était alors une station balnéaire prisée par l’élite française. C’est une ville vraiment petite, surtout développée sur la côte.
Sur la route, nous nous sommes arrêtés dans une plantation de poivre (la Sothy’s Pepper Farm). Nous avons été très bien accueillis, et nous avons eu droit à une petite visite guidée de la plantation, après une dégustation des différents poivres produits sur le site. Le poivre de Kampot est réputé dans le monde entier, et est souvent considéré comme le meilleur au monde. Le poivre a toujours poussé naturellement dans la jungle de cette région, et ce sont les français, au XIXème siècle, qui lance la culture de poivre à Kampot. La culture du poivre s’est ensuite développé jusque dans les années 70, avec l’arrivée des Khmers rouges. Les paysans ont été dépossédés de leurs terres, parfois déportés. Ainsi la production s’arrêta net, avant de reprendre à grande échelle dans les années 2000. Aujourd’hui le poivre de Kampot bénéficie d’une IGP et d’un label, avec un cahier des charges très strict, garantissant une qualité optimale, et empêchant l’utilisation d’insecticides et d’engrais chimiques.
Une fois arrivés à Kep, nous avons de suite sauté dans un restaurant pour y déguster la spécialité locale : le crabe de Kep au poivre vert, un vrai délice.
Le crabe bleu est le symbole de la ville, et une grande statue du fameux crabe bleu se dresse dans l’eau à quelques centaines de mètres au sud de la plage. Après la traditionnelle photo du crabe, nous avons visité le marché au crabe. Celui-ci parait tout petit comparé à ceux de Phnom Penh, de Sihanoukville et même de Kampot. Ce marché a la particularité de s’étendre au bord de l’eau, sur des pilotis, ainsi tout le fond du marché est consacré à la vente du crabe. En hauteur le marchand aguiche le chaland, et à son signal, un jeune situé quelques mètres plus bas, les pieds dans l’eau, remonte une nasse pleine de crabes. En plus d’être drôle à regarder, cette méthode garantit une fraicheur optimale !
Nous avons profité d’une petite accalmie pour nous rendre sur la plage, l’histoire de mettre nos pieds dans l’eau, cependant le vent, toujours là, nous aura dissuadés d’une baignade, malgré la chaleur de l’eau.
Nous avons ensuite regagné Kampot pour flâner encore un peu dans cette ville qui semble plongée dans une autre époque.
Le lendemain matin, comme par magie, la pluie était partie, nous aurons au moins passé le voyage du retour au sec …